La lumière, c’est le surgissement de l’attendu ou de l’inattendu dans la nuit. Comme une mémoire artificielle, la lumière régit les sensations. Trouver les raisons de la captation ou annuler toute saisie : cela ne tient qu’à l’intelligence du lieu et à la perception, au «ressenti» que j’en ai, et non pas à un quelconque artifice ni à une obligation. Qu’importe d’ailleurs que la pulsion soit perçue : elle est parfois si longue (par sa nature ou mon intervention) qu’elle en devient imperceptible.
On pense, parfois, qu’il n’y en a pas et pourtant… De la gestation à la surexpression, les rythmes des captations sont contrôlés, manipulés, parfaitement maîtrisés. J’installe des lumières sur l’objet choisi, révélant des présences invisibles sous le soleil. L’objet connu se révèle autre, offrant au passant, même habitué, de nouvelles sensations immédiates. Émergent une nouvelle mémoire du moment vécu et des jeux de sensations entre le connu, le reconnu et le souvenir.